La dysgraphie : une difficulté souvent associée à d’autres troubles
La dysgraphie est un trouble de l’apprentissage qui touche l’écriture et plus particulièrement la capacité à produire des textes de manière lisible, fluide et structurée. Les personnes atteintes de dysgraphie peuvent éprouver des difficultés à former correctement les lettres, à maintenir une cohérence dans l’espacement des mots, à organiser leurs idées sur le papier et à rédiger rapidement. Attention, la dysgraphie ne signifie pas qu’il y a un problème d’intelligence, mais plutôt un trouble dans la gestion de la motricité fine et des processus cognitifs liés à l’écriture.
La dysgraphie ne se manifeste pas toujours seule. Elle est souvent associée à d’autres troubles de l’apprentissage, tels que la dyslexie, la dyspraxie ou encore le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). Ces comorbidités, bien que complexes, peuvent être mieux comprises grâce à une approche globale et un accompagnement adapté
Dysgraphie et dyslexie : des défis autour du langage écrit
La dyslexie et la dysgraphie partagent des caractéristiques liées au traitement du langage écrit, mais elles affectent des domaines différents :
- La dyslexie touche la lecture, rendant difficile la reconnaissance des mots et l’analyse phonétique, le décodage des symboles
- La dysgraphie affecte l’écriture manuscrite, notamment la lisibilité, la fluidité et la rapidité.
Bien que la dyslexie concerne principalement la lecture, elle est souvent présente chez les personnes dysgraphiques, car ces deux troubles partagent des difficultés dans le traitement du langage écrit. Les enfants dyslexiques peuvent avoir du mal à lire correctement un texte, ce qui rend encore plus difficile la tâche de rédiger de manière fluide. De plus, les difficultés liées à la perception des lettres et des sons peuvent se répercuter sur la capacité à écrire correctement.
Les élèves dyslexiques peuvent donc avoir du mal à former des lettres de manière lisible, ou encore à organiser leurs pensées et à retranscrire ces dernières sur le papier. Dans ces cas, les difficultés d’écriture sont exacerbées par les défis liés à la lecture. Les deux troubles combinés peuvent en outre aggraver les difficultés scolaires, rendant indispensable une intervention ciblée.
Dysgraphie et dyspraxie : une coordination mise à l’épreuve
La dyspraxie est un trouble de la coordination motrice qui affecte la capacité à effectuer des mouvements précis et coordonnés. Bien que la dyspraxie soit souvent associée à des difficultés dans la réalisation de gestes moteurs complexes (comme l’habillage ou le sport), elle touche également la motricité fine, essentielle pour l’écriture.
- Chez un enfant dyspraxique, l’écriture devient une tâche laborieuse : la tenue du stylo, les mouvements précis et la régularité des lettres sont perturbés.
- En conséquence, une dysgraphie peut apparaître, car l’acte d’écrire sollicite intensément les capacités motrices et visuo-spatiales.
Les enfants atteints de dyspraxie peuvent avoir des difficultés à tenir un crayon correctement, à former des lettres et à écrire de manière fluide. La coordination des muscles de la main et du poignet étant perturbée, cela peut rendre l’écriture extrêmement difficile. Ainsi, une personne peut souffrir à la fois de dysgraphie et de dyspraxie, avec des difficultés d’écriture exacerbées par un manque de coordination. Un accompagnement en graphothérapie peut alors se révéler crucial pour compenser ces difficultés.
Dysgraphie et TDA/H : une attention divisée
Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité est un trouble neurodéveloppemental caractérisé par des difficultés d’attention, d’impulsivité et parfois d’hyperactivité. Les élèves atteints de TDA/H peuvent avoir des difficultés à se concentrer sur une tâche et à rester organisés, ce qui impacte directement leur capacité à écrire efficacement. En effet, cela peut :
- Entraver l’apprentissage des bases de l’écriture.
- Rendre difficile la gestion de l’espace sur une feuille ou la production d’un texte structuré.
Les enfants atteints de TDA/H peuvent éprouver des difficultés à maintenir leur attention pendant l’écriture, à organiser leurs idées de manière logique ou encore à faire preuve de la patience nécessaire pour écrire de manière soignée. Ces symptômes peuvent interférer avec le processus d’écriture et rendre la dysgraphie encore plus difficile à gérer. De plus, la lenteur dans l’exécution des tâches et les erreurs liées à l’impulsivité peuvent aggraver les difficultés d’écriture.
Un enfant avec TDAH et dysgraphie peut donc éprouver une forte frustration face à l’écriture, d’où l’importance d’un soutien adapté pour renforcer son estime de soi et ses compétences.
Autres troubles fréquemment associés à la dysgraphie
- Troubles du langage oral (dysphasie) : Certains enfants peuvent avoir des difficultés à comprendre et à produire le langage oral, ce qui peut également affecter leur capacité à rédiger de manière correcte. Les troubles du langage, comme la dysphasie, se traduisent par une difficulté à structurer des phrases ou à exprimer des idées de manière claire.
Les causes communes des troubles de l’apprentissage
Les différents troubles d’apprentissage, y compris la dysgraphie, partagent souvent des causes communes, telles que :
- Des facteurs neurologiques : Les troubles d’apprentissage ont souvent une origine neurologique. Les anomalies dans le développement du cerveau, notamment dans les zones responsables du langage, de la motricité fine ou de l’attention, peuvent contribuer à l’apparition de plusieurs troubles d’apprentissage, dont la dysgraphie.
- Des facteurs génétiques : Il existe des antécédents familiaux qui augmentent la probabilité qu’un enfant développe plusieurs troubles d’apprentissage. Les recherches suggèrent que des gènes spécifiques pourraient être impliqués dans les troubles comme le TDA/H.
- Des facteurs environnementaux : Un environnement peu stimulant, un manque de soutien scolaire ou des événements stressants durant l’enfance peuvent également jouer un rôle dans l’apparition ou l’aggravation des troubles d’apprentissage.
Une prise en charge globale et interdisciplinaire
Pour accompagner un enfant présentant plusieurs troubles de l’apprentissage :
- Une évaluation multidisciplinaire est essentielle. Orthophonistes, ergothérapeutes, psychologue, psychomotriciens et graphothérapeutes peuvent collaborer pour établir un diagnostic précis.
- Un programme personnalisé doit être mis en place, combinant rééducation graphomotrice, gestion de l’attention et soutien émotionnel.
Comprendre les troubles de l’apprentissage, dont la dysgraphie, pour mieux accompagner
Les liens entre la dysgraphie et d’autres troubles de l’apprentissage rappellent l’importance d’une approche holistique.
En effet, la dysgraphie n’est pas un trouble isolé. Elle est fréquemment associée à d’autres troubles d’apprentissage, tels que la dyslexie, le TDA/H, la dyspraxie, les troubles de la mémoire de travail ou les troubles du langage. Cette co-occurrence rend parfois le diagnostic et l’accompagnement plus complexes, mais elle permet également de mieux comprendre les liens qui existent entre ces différents troubles et de mettre en place des stratégies adaptées.
Pour aider les enfants atteints de dysgraphie et de troubles associés, il est essentiel de reconnaître les interactions entre ces troubles et d’adopter une approche intégrée. Une prise en charge précoce, comprenant des adaptations pédagogiques, des thérapies spécifiques et un soutien émotionnel, permet à ces enfants de surmonter leurs difficultés et de réussir dans leur parcours scolaire et au-delà. En d’autres termes, chaque enfant est unique, et une prise en charge adaptée à ses besoins peut transformer ses défis en opportunités d’épanouissement.